LE SALON

La 16ème édition du salon de l’aviation se déroula dans la cadre majestueux du Grand palais à Paris

Affiche et vue du hall principal

La qualité des productions présentées, donnait à cette manifestation professionnelle, une renommée non usurpée. Certains avionneurs affichaient une sobriété propre à mettre en avant la qualité de leur appareils :

Successivement, les stands Caudron et Koolhoven

D’autres, comme Henry Potez, firent appel à des artistes pour sublimer leur production

Le stand Potez agencé par Robert Delaunay

LA SENSATION

Malgré la présence de nombreux avions, une simple maquette attira tous les regards. La SECM AMIOT présentait l’étude préalable d’un nouveau type d’avion d’attaque au sol. L’engin reposait sur un concept résolument avant-gardiste : la sustentation par une paire d’hélices surdimensionnées. Cette caractéristique donna son nom à l’aéronef qui fut baptisé ADAV (acronyme de AMIOT à DécollAge Vertical).

Les nombreux experts en aéronautique présents au salon furent enthousiastes, ébahis, circonspects voire clairement méfiants. De fait, outre le décollage sans l’usage de la portance des ailes, le projet comprenait :

* Un canon de 37 mm dont le pointage s’effectuait via un système baptisé Optique de Sélection du Feu (abrégé en OSF)
* Une paire de mitrailleuses doublées de lance-grenades (utilisables en vol stationnaire uniquement)

Le composant le plus révolutionnaire était sans conteste le dispositif de basculement des moteurs. Selon l’orientation choisie, l’appareil devrait être capable de décoller verticalement et d’atterrir par une descente oblique, contrôlée par le pas des hélices. Cette capacité inédite fit l’effet d’un coup de tonnerre dans le monde de l’aéronautique.

LE DESAVEU

La controverse naquit et grandit aussi rapidement que la renommée de l’ADAV. Plusieurs experts de renom s’insurgèrent contre ce qu’il considéraient comme un pur délire d’ingénieur en mal de notoriété. Parmi les plus virulents détracteurs, « Le journal de la locomotion aérienne » consacra sa une et une double page à ce qu’il appelait ironiquement  « L’avion venu de Mars ».

Dessin humoristique représentant les ingénieurs d’Amiot en êtres venus d’un autre monde

Marcel BEAU, le concepteur et responsable du projet, vint courageusement défendre son concept et le travail de ses ateliers. En vain, les moqueries et autres remarques acerbes continuaient de pleuvoir sur la SECM Amiot. Rendus inquiets par la mauvaise publicité produite par cette affaire, la maison AMIOT demanda à Marcel BEAU de présenter sa démission, ce qu’il fit.

Marcel BEAU, Responsable du département des projets spéciaux

L’EPILOGUE

Si violente soit-elle, la controverse fut toutefois limitée à la France. Outre Atlantique, l’inventivité de Marcel BEAU séduisit nombre d’industriels. Ce faisant, sa période d’inactivité fut rapidement écourté par la HING Corporation qui lui confia la Direction de l’innovation.

Une société ambitieuse… un concepteur de haut niveau… L’avenir s’annonçait radieux pour le couple BEAU-HING.

Extrait du livre « Les inventeurs oubliés de l’aéronautique » (éditions Forget me not)
Sources photos : Avionslégendaires.net, Renault Communication, licence libre et Wikimedia

L’ADAV EN MAQUETTE

Note de l’auteur : L’histoire que vous avez pu lire ci-dessus relève de la fiction et n’a aucune réalité historique. Elle mélange des faits réels avec d’autres romancés voire totalement imaginaires. Aussi, ce récit se parcourt comme une bande dessinée d’aventure ou un feuilleton de début de soirée. Enfin, cette nouvelle ne véhicule pas de message ou d’intention particulière si ce n’est celle de vous divertir